Semences céréales d’hiver Le blé dur, grand perdant
Les ventes de semences certifiées sont en hausse pour le blé tendre à l’automne 2018. L’orge d’hiver s’en tire mieux que le blé dur, confronté à une baisse des surfaces et une chute du taux d’utilisation. Par Anne-Marie Laville
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«Dans un contexte économique tendu et un cadre réglementaire en permanente évolution, nous nous devons de disposer des ressources nécessaires pour retrouver le chemin de la croissance », déclarait Thierry Momont le 4 avril 2019 lors de la Rencontre filière du Gnis. Une note positive pourtant : la sole de blé tendre d’hiver 2018-2019 se redresse par rapport à la campagne précédente (+ 2,9 %), atteignant 5 millions d’hectares, avec un taux d’utilisation en légère hausse à 49 % (contre 45 % en 2017-2018). La sole d’orge d’hiver baisserait de près de 3 %, se plaçant en dessous de la moyenne des cinq dernières campagnes. Les surfaces de seigle et de triticale évoluent positivement. Le grand perdant reste le blé dur, dont les surfaces marquent un fort recul à 318 000 ha (- 8,4 %) et dont le taux d’utilisation régresse à 60 % (contre 65 %). Autre tendance : la filière semences s’adapte pour répondre à la demande en semences bio qui couvre désormais 3 000 ha de multiplication.
Blé tendre d’hiver : pas de bouleversement
Côté semenciers, RAGT garde la tête, avec environ 19 % de part de marché en blé tendre et 72 % en blé dur. Arrivent ensuite en blé tendre Florimond Desprez, LG, KWS (11,4 %), Syngenta Seeds (7,5 %) Secobra (7 %), Saaten-Union, Unisigma et Agri-Obtentions. En orge d’hiver, Secobra détient 60 %, et KWS 32 % des surfaces en multiplication, propulsé par sa variété phare Faro. Avec ses hybrides, Syngenta se situe à 30 % des ventes en orges fourragères.
Concernant les variétés de BTH, les cinq premières de la récolte 2018 restent inchangées par rapport à 2017. Fructidor prend la tête du classement, même si elle diminue très légèrement à 7,4 % de la sole. Elle se situe devant Rubisko (7,2 %), Cellule (5,5 %), Boregar (4,3 %) et Oregrain (4,1 %). À la suite se classent trois valeurs montantes : Syllon, Nemo et LG Absalon. Le segment des blés hybrides est dominé par Hyking et Hydrock de Saaten-Union. Parmi les dix premières variétés cultivées, cinq sont recommandées par la meunerie pour être utilisées pures (VRM), quatre autres sont préconisées en mélange (BPMF), selon les enquêtes de FranceAgriMer. La diversification se poursuit : dix variétés de blé tendre couvrent 42 % des surfaces semées en 2018, contre 47 % en 2017. Les blés de force sur 5,5 % des surfaces sont concentrés à 50 % dans les régions méridionales. Plus marginaux, les blés biscuitiers occupent environ 1,3 % de la sole nationale de blé tendre.
Les secondaires à la peine, sauf le triticale
Les orges d’hiver, avec 70 % des surfaces, dominent toujours sur celles de printemps. Les emblavements 2018-2019 marquent un petit retrait autour de 1,3 Mha, dont 40 % de variétés préférées par la brasserie. En tête du classement variétal, Etincel est en recul (30 %), alors que RGT Planet poursuit sa progression en remportant 19 % de la sole. En 3e et 4e places, KWS Cassia (4,9 %) et Isocel (4,1 %) ont régressé légèrement. La variété KWS Irina (3,1 %) remplace Sebastian à la 5e place du classement. Les escourgeons fourragers hybrides couvrent environ 100 000 ha, une surface quasi stable.
En blé dur, les surfaces reculent une nouvelle fois autour de 318 000 ha en 2018-2019, contre 347 000 ha en 2017-2018. Anvergur confirme sa première place avec 48 % de la récolte 2018 : elle vient largement en tête avec plus de 50 % des surfaces en régions Auvergne Rhône-Alpes et Occitanie, et elle se situe autour de 40 % en régions Centre, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les autres variétés présentes sont Miradoux et RGT Voilur, à près de 12 % respectivement, puis Relief (7 %) et Karur (3,7 %).
Concernant les céréales secondaires, les surfaces ont augmenté à 257 000 ha en 2018-2019 pour le triticale, tout comme les ventes de semences. Sur ce marché, Vuka (24 %) caracole en tête devant RGT Eleac (7 %), Elicsir et Tribeca. Vuka reste la première variété de l’Auvergne aux Pays de la Loire. Tribeca domine en Occitanie et Elicsir en Bretagne. Le seigle marque un retrait, mais les ventes de semences certifiées profitent toujours aux hybrides, en particulier Su Performer et Su Cossani. Les surfaces d’avoine d’hiver restent étales, alors que les ventes de semences chutent nettement en 2018, les variétés Timoko et SW Dalguise étant les plus multipliées.
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